Bordeaux ne s’est pas fait en un siècle

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Dans 100 ans, le vignoble tel qu'on le connait aujourd'hui aura-t-il changé? Et si oui, sous quelles influences? Nouveaux marchés, nouveaux investisseurs, concurrences diverses, contraintes démographiques, innovations techniques, évolutions climatiques, exigences sanitaires ? La liste est longue

Dans 100 ans, le vignoble tel qu’on le connait aujourd’hui aura-t-il changé? Et si oui, sous quelles influences? Nouveaux marchés, nouveaux investisseurs, concurrences diverses, contraintes démographiques, innovations techniques, évolutions climatiques, exigences sanitaires ? La liste est longue

Paris ne s’est pas fait en un jour et le vignoble de Bordeaux tel qu’on le connait aujourd’hui ne s’est pas fait en un siècle. Une exposition qui retrace 1000 ans d’histoire en Bordelais met en lumière les influences qui, au fil du temps, ont façonné ce vignoble.

A chaque époque, ses marchés, ses exigences et ses goûts. A chaque époque son influence sur le vignoble, les vins et le commerce. A l’appui de plans, de cartes, de textes, de documents notariés ou encore de gravures, l’exposition « vignes à la carte » retrace 1000 ans d’histoire du vignoble bordelais depuis le XIè siècle jusqu’au XX ème siècle. Sur ces mille ans d’histoire, deux périodes fastes ont été particulièrement marquantes. La première se situe au Moyen âge au cours des 3 siècles de présence anglaise et la seconde prend naissance vers la fin du XVII ème, au temps des lumières. Faits marquants pointés par les historiens à propos de ces deux âge d’or : les acheteurs dominants imposent leurs exigences.
Deux âge d’or
Les Anglais adorent le « french claret », un vin rouge léger tandis que les Hollandais, acheteurs de la fin du XVII ème siècle, préfèrent les vins bancs doux et les vins rouges corsés, très noirs sortis des Palus. Influence aussi sur les techniques : les Hollandais en marchands attentifs à leur clientèle réclament des vins « portables », autrement dit, capables d’affronter sans se détériorer les longs trajets maritimes. Pour satisfaire ces exigences, on adopte alors de nouvelles pratiques comme le mutage des vins, l’ouillage des barriques et leur méchage au soufre. Des pratiques toujours mises en oeuvre par nos oenologues.
Vers la seconde moitié du XVIII ème siècle, les Hollandais cèdent du terrain et les marchés des vins de Bordeaux se diversifient. Les Pays du Nord de la Baltique et la Russie achètent désormais en direct. Les expéditions vers les Colonies d’Amérique se développent. La qualité, la saveur et la finesse des vins deviennent des critères d’achat. La hiérarchie des terroirs s’affine, de nouveaux investisseurs arrivent à Bordeaux et le vignoble s’étend. Dans le même temps, les rouages de la commercialisation se complexifient.Aristocrates et politiques locaux se transforment en ambassadeurs de ce vin désormais célèbre. Les premiers journaux d’annonce servent aussi d’appui à la vente des vins. Exigences des marchés, alliances politiques, opportunités historiques, goût des consommateurs, impératifs sanitaires, réglementations diverses, siècle après siècle, tous ces critères mis bout à bout ont donc peu à peu façonné le vignoble. En sortant de cette exposition, je me demandais à quoi il ressemblera dans cent ans. Et j’essayais de dresser une liste des facteurs qui pourraient être à l’origine de cette évolution..

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