Quand l’histoire des sciences est passionnante et peuplée de péripéties. Un exemple ici avec l’invention en 1800 de la pile par Volta et quelques épisodes qui ont ponctué son histoire. Hasard et première observation fortuite, tâtonnements pour mettre au point une véritable expérience, controverse acharnée sur près d’une décennie entre deux grands savants, appropriation artistique d’un phénomène scientifique nouveau.

La pile Volta vue ici au Musée des Arts et Métiers fait partie des 50 « Petits hasards qui bouleversent la science » édités chez Papillon Rouge Editeur
Pile électrique : nom féminin qui vient du latin « pila », la « colonne »! La pile, c’est le nom donné en 1800 à l’invention de l’italien Alessandro Volta, professeur de physique expérimentale à Côme. L’objet, plutôt insolite, se présente sous la forme d’une colonne d’un mètre de hauteur constituée de disques de cuivre et de zinc empilés les uns sur les autres et séparés par des cartons imprégnés d’eau salée. A voir au Musée des Arts et Métiers à Paris. L’innovation qu’elle porte est immense puisque grâce à cette petite colonne, on obtient pour la première fois, une source d’électricité continue. Quand ils la découvrent les savants de l’époque comprennent qu’un immense champ de recherche et d’expérimentation vient de s’ouvrir à eux.
Mais cette invention n’aurait pas vu le jour sans une découverte faite par hasard une vingtaine d’années plus tôt par un autre italien, Luigi Galvani, professeur d’anatomie à l’Université de Bologne. Depuis 1780, ce dernier étudie les effets de l’électricité sur les contractions musculaires dans les pattes arrière de grenouilles mortes. Un jour, au cours d’une de leurs nombreuses expériences, un des jeunes assistants de Galvani fait l’étrange découverte d’un phénomène inconnu jusque là : alors qu’il touche à peine le nerf de la cuisse dépouillée d’une des pauvres bêtes avec l’extrémité métallique de son scalpel, le jeune homme constate avec surprise une contraction violente de la patte. Un autre assistant rapporte qu’au même instant, il a cru voir jaillir une étincelle de la machine électrostatique posée à côté de l’animal.
Fasciné par ces premières observations fortuites, Galvani se lance dans de nouvelles expériences. Il veut expliquer le phénomène. Il constate ainsi que la contraction peut être provoquée par une étincelle produite à partir d’une machine électrostatique à condition que le nerf soit en contact avec un grand fil métallique.
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