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Le blanc d’Argentine, un vin (encore) méconnu

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Chouette une dégustation de vins argentins ! Mince alors, moi qui pensais déguster des vins rouges de malbec me voila avec un vin blanc dans mon verre. Ou comment j’ai découvert le cépage blanc torrontés, plus précisément celui de la Bodega San Pedro de Yacochuya.

Le torrontés, cépage blanc emblématique de l'Argentine produit un vin exubérant aux arômes muscatés.

Le torrontés, cépage blanc emblématique de l’Argentine produit un vin exubérant aux arômes muscatés.

Yacochuya pour situer rapidement c’est au nord-ouest de l’Argentine à quelques kilomètres de Cafayate, on prononce « cafa-chaté », petite ville de 12 000 habitants perchée à 1700 m au pied de la Cordillère des Andes. On est ici dans la province de Salta, à quelque 1 000 km au nord du vignoble le plus emblématique d’Argentine, j’ai nommé la région de Mendoza. Autre précision, historique cette fois, le vignoble de Cafayate ne date pas d’hier, ni d’avant-hier, mais de la seconde moitié du 19ème siècle. Bon, voila pour les repères géographico-historiques ou l’inverse. C’est selon! Reste à présenter ce torrontés, cépage blanc à gros grains souvent conduit en pergola. Longtemps cantonné au marché national, le vin qui en est issu s’exporte depuis quelques années notamment sur le marché américain où il suscite un certain enthousiasme par la nouveauté de son goût et plus précisément son originalité aromatique qui rappelle le muscat d’Alexandrie dont il provient par croisement semble-t-il.
A la dégustation, ce torrontés 2014 de San Pedro de Yacochuya présente une couleur jaune pâle avec de légers reflets verts. Le nez intense et complexe rappelle celui d’un gewurstraminer. Les notes sont florales, mentholées et surtout très muscatées. L’attaque est fraiche sur une belle acidité avec une rondeur en bouche et un léger côté tannique. Le tout donne envie de se resservir un second verre. Un grand merci à Michel Rolland pour cette découverte en finale d’une dégustation de vins argentins proposées dans le cadre des rendez-vous mensuels du Duad’s club. Ultimes précisions du célèbre oenologue bordelais « c’est sans doute l’altitude qui rend ce cépage torrontés si exubérant. N’oublions pas que les vignes de Cafayate poussent à plus de 1800 mètres. A Mendoza, le torrontés donne un vin blanc de peu de caractère, avec une acidité certes, mais sans les arômes. » Et pour le côté tannique de ce cépage, il ajoute « qu’il faut effectivement être prudent sur la maturité, sur l’extraction et les pressurages pour éviter l’amertume. Et si on parvient à éviter les pièges de ce cépage, il donne un vin qui plait beaucoup par cette originalité aromatique. » On confirme ! Juste pour conclure, et pour la petite histoire, Yacochuya c’est le vignoble où l’aventure argentine a commencé pour Michel Rolland. C’était il y a près de 30 ans en 1988.

La « brett » s’habille en kombucha

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Son petit nom scientifique c’est Brettanomyces bruxellensis. Les oenologues l’appellent tout simplement « Brett« et en général ils préfèrent ne pas la rencontrer dans leurs vins à cause d’odeurs désagréables dont la « Brett » a le secret. Oui mais voila, il existe un autre monde pour la « Brett« . Un monde dans lequel sa présence est revendiquée et parfois même affichée. Celui des amateurs de Kombucha. Une boisson fermentée à base de thé et de sucre que ses promoteurs qualifient de « boisson santé ». Et depuis peu, un autre monde totalement nouveau et innovant s’ouvre à la petite Brett, celui de la « bio-couture ».

A gauche le vinaigre artisanal de Combucha, à droite la boisson désaltérante acidulée et légèrement pétillante élaborée, elle aussi, à partir du champignon de kombucha

A gauche le vinaigre artisanal de Combucha, à droite la boisson désaltérante acidulée et légèrement pétillante laborée, elle aussi, à partir du champignon de kombucha

Commençons d’abord par les présentations. Cette petite « brett » tant redoutée par les œnologues n’est autre qu’une levure somme toute assez répandue et totalement inoffensive du point de vue pathogène. Si elle contrarie tant les œnologues c’est parce qu’elle possède, dans certaines conditions, la fâcheuse disposition de transformer quelques composés du vin en molécules volatiles dont l’odeur rappelle, au mieux, l’encre ou la gouache, au pire, la sueur de cheval quand ce n’est pas le poulailler ou l’écurie. Oups! On parle alors de vins phénolés. L’adjectif dérivant tout droit du nom de ces molécules malodorantes, les éthyls-phénols. Bref, on l’aura compris quand on travaille de près ou de loin dans l’oenoloqie, et n’en déplaisent à ceux qui voient dans l’effet « brett » un je ne sais quoi donnant au vin comme un « bon goût de terroir pouvant plaire aux nostalgiques des vins d’antan! » la petite « brett » est rarement bienvenue en œnologie. J’en étais donc à ce modeste niveau de connaissance à propos de cette levure lorsque l’été dernier, oh surprise, je découvre sur les rayons d’un magasin une petite bouteille de « vinaigre de Combucha ». On prononce KOM-BOU-TCHA et on peut aussi écrire Kombucha. La vision de ces trois syllabes associées au murmure de ma prononciation ravive immédiatement ma mémoire. Oui, j’ai déjà entendu ce nom à la consonance exotique qui évoquerait plutôt une danse folklorique. C’était quelques mois plus tôt, à l’occasion d’un colloque d’œnologues justement. De retour chez moi, petite recherche dans mes notes. Et Bingo! Je remets la main sur la petite phrase qui avait alors piqué ma curiosité. La voici : « Brett est une levure associée à de nombreux produits fermentés, alimentaires ou non, comme le vin, le cidre mais aussi, la bière, la féta, le kéfir, le bio-éthanol ou encore, le kombucha, une boisson à base de thé noir, ou vert, dont la complexité aromatique aurait à voir avec la présence de Brett. ». Lire la suite

Biwine, le porte-bouteille design qui s’expose

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création du designer bordelais Vincent Poujardieu

le porte-bouteille biwine est avant tout un bel objet : ici exposé à la Vieille Eglise de Mérignac

Comme le violon a son étui, la bouteille de vin a son biwine. C’est assurément par son petit air « étui à violon » que cet élégant porte-bouteille affiche une aussi précieuse allure. Et quand il est équipé de son harnais et d’une grande sangle de cuir, le biwine se porte en bandoulière pour le plus grand bonheur des cyclistes amateurs de vin. Et ils sont de plus en plus nombreux!

Le biwine, on l’aura compris est avant un bel objet et cette qualité lui a valu d’être exposé à la Vieille Eglise Saint-Vincent de Mérignac où le designer bordelais Vincent Poujardieu présentait une dizaine de ses créations, de la pièce unique monumentale comme la table Z aux objets de série comme le biwine.  Côté conception, la coque du biwine qui est constituée à 90 % de fins granulés de liège compressés et agglomérés a été élaborée en collaboration étroite avec la société Amorim Cork Composites, filiale du groupe portugais Amorim, spécialiste mondial du bouchage à partir de liège. « La mise au point de cette coque de 20 mm d’épaisseur avec sa forme courbe est une prouesse technologique, explique Claudia Courtois, éditrice du biwine, car jusque là les produits issus des chutes de ce premier écorçage sont plats et peu épais comme les plaques murales d’isolation. »
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Philippe Meyer sauvera-t-il l’aimable Fanchon

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(sur l'air de FANCHON)  Amis, il faut faire quelque chose J'entrevois l'ombre de l'oubli  Planer sur tous les chants qui osent   Vanter le vin comme un ami (refrain)  Ah que vous pourriez pt'ête m'aider  A  financer un p'tit CD  Qu'aurait le mérite et la gloire  De sauver les chansons à boire Qu'aurait le mérite et la gloire  De sauver les chansons à boire.  Qu'aurait et le mérite et la gloire De sauver les chansons à boire.  Oui, tous les chants à boire

(sur l’air de FANCHON)
Amis, il faut faire quelque chose
J’entrevois l’ombre de l’oubli
Planer sur tous les chants qui osent
Vanter le vin comme un ami
(refrain)
Ah que vous pourriez pt’ête m’aider
A financer un p’tit CD
Qu’aurait le mérite et la gloire
De sauver les chansons à boire
Qu’aurait le mérite et la gloire
De sauver les chansons à boire.
Qu’aurait et le mérite et la gloire
De sauver les chansons à boire.
Oui, tous les chants à boire

« La prochaine fois je vous le chanterai! »C’est par cette promesse chaque semaine renouvelée que Philippe Meyer partage sa passion de la chanson avec les auditeurs de France Inter. Invité il y a peu à Bordeaux à participer à un colloque consacré à la place du vin dans la société, le journaliste et homme de lettres anima en direct, et non sans malice, une séquence de son cru dédiée aux chansons à boire. Tout à la jovialité de son entreprise, il conclut son propos en lançant un appel aux gens du vin pour qu’ils soutiennent le financement d’un enregistrement afin de ressusciter ces chants à boire en leur offrant des interprètes dignes de ce nom. Retour sur ce colloque bordelais et sur l’appel à sauver Fanchon, qui quoique bonne chrétienne, fut, ne l’oublions pas, baptisée avec du vin!

Nous étions très nombreux, l’autre jour à Bordeaux. Le Grand Théâtre à deux pas, la Garonne à un souffle. Très nombreux pour assister à la grand’messe VinoBravo où sociologues, historiens, économistes, avocats, médecins et j’en passe nous livrèrent tour à tour et sans tabou ce que le vin a de bon, et même de très bon, mais aussi ce qu’il a de moins bon, et parfois de dangereux. Du vin que l’on boit par plaisir pour « faire société » à la boisson devenue prison dans l’addiction alcoolique, on navigua tout le jour entre deux rives. Tantôt attirés par l’image sympathique du buveur rabelaisien, bon vivant et jouisseur truculent, tantôt effrayés par celle de l’alcoolique, repoussoir social, hideux fauteur de troubles menaçant l’ordre public. Ballotées aussi entre l’énoncé rassurant des bienfaits du French Paradox et celui effroyable des méfaits de l’alcool. On nous servit aussi en fin de journée un florilège des interdictions prononcées par la justice française dans son refus de voir afficher des messages conviviaux à propos le vin. Exit le partage amical. Exit l’art de vivre. Exit les instants conviviaux. Ainsi condamné et dépouillé de ses plus beaux atours, le vin devrait donc se montrer si discret qu’on en viendrait aisément à le soupçonner de tous les maux. A ce stade de la journée, courbant l’échine devant tant d’interdits et de mises en garde, l’auditoire assommé se prit donc à douter. La perplexité se lisait sur les visages affligés. Mais les sourires éteints reprirent de l’éclat et les bustes se redressèrent lorsque Philippe Meyer, sourcil malicieusement retroussé et balançant discrètement du chef; nous livra sa joyeuse sélection de « chansons à boire ». A sa mine satisfaite de collégien facétieux après quelque bonne farce, on devinait le plaisir que l’homme de lettres prenait à savourer ces couplets. Attirant notre oreille sur la douce mélodie de l’aimable Fanchon, qui aime tant rire, qui aime tant boire, il s’attrista cependant que ce vibrant hommage rendu au savoir vivre de la belle fût trop souvent « enregistré avec une vulgarité qui n’a d’égal que celui des corps de garde! » Et de proposer comme remède, un enregistrement « avec des gens qui savent ce qu’est un texte ». Concluant son propos, il appela les professionnels du vin à financer cette reprise de répertoire. A bons entendeurs!

Le Nombre d’Or pour bâtir un vin

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Oui, oui, vous avez bien lu. Le légendaire Nombre d’Or, la proportion parfaite, ne sert pas qu’aux bâtisseurs, aux mathématiciens ou aux artistes, il peut aussi s’appliquer pour élaborer une cuvée.

Le Nombre d’or appliqué au vin , cela donne ceci : « La syrah est au tout ce que le carignan est au grenache ». Voila, c’est tout simple! Le Nombre d’Or, c’est une suite mathématique, autrement dit, une histoire de proportion. Et ici, c’est de la proportion d’assemblage entre trois cépages qu’il s’agit. Au final, on obtient cette cuvée des « Six Terres Siennes » que Bruno Schenck élabore chez lui au Domaine du Grand Arc à Cucugnan au coeur de l’AOC Corbières. J’ai aimé le 2008 qui exprime une très belle fraîcheur alors qu’il a passé des mois en barriques.

e-commerce des vins : la souscription fait son chemin

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La vente par abonnement sur internet, c’est un nouveau moyen ludique et décontracté pour découvrir de nouveaux vins chez soi et entre amis. Pour les producteurs de vins, c’est un nouvel outil de promotion et pour l’e-commerce des vins, c’est peut être la bonne idée qui va faire décoller les ventes.

Vente par abonnement ou par souscription sur internet. Depuis quelques mois, ce nouveau modèle d’e-commerce pointe son nez sur le marché des vins. Le principe est simple : contre le paiement d’un abonnement mensuel qui varie de 20 à 40 €, l’abonné reçoit chaque mois à son domicile un colis de 2 ou 3 bouteilles qu’un expert a sélectionné.

Le secteur de l’habillement pionnier

Cette nouvelle forme de vente a vu le jour aux Etats unis en 2009 pour la commercialisation de chaussures et de cosmétiques. « Le secteur du vin est un des marchés où l’on perçoit depuis quelques mois une montée en puissance de ce phénomène mais il reste encore difficile à mesurer, explique Grégory Bressolles, professeur de marketing et responsable de e-commerce à Bordeaux Ecole de management (BEM).  » Selon l’e-Performance barometer publié par BEM tous les deux ans pour classer les 30 meilleurs sites de ventes de vins en France et dans le monde, le chiffre d’affaires « distribution » de l’e-commerce du vin s’élèverait à 410 Millions d’€ en France et à 4 milliards d’€ au plan mondial, soit moins de 4% du marché. Autant dire que l’e-commerce du vin n’a pas encore fait sa révolution.  La vente par souscription sera peut être le tremplin qui manque encore pour assurer ce décollage.

Le sommelier « expert » garant d’une sélection qualitative

En France, plusieurs jeunes sociétés occupent ce nouveau créneau. A l’instar de la société LePetitBallon.com que nous présente Martin Ohannessian, gérant et co-fondateur

On l’aura compris, le principal défi à relever est de parvenir à convaincre que la sélection proposée est de qualité. La mise en avant de la participation d’un sommelier reconnu est ici un atout majeur. Dans le cas duPetitBallon.com , c’est Jean Michel Deluc, ex sommelier du Ritz qui préside le comité de dégustation.

30 % des abonnements sont des cadeaux

Cela dit, pour faire décoller le marché, reste aussi à faire connaître la formule au plus grand nombre. « Comme un tiers de nos abonnements sont souscrits pour faire des cadeaux, explique Damien Zappavigna, co fondateur de la société Vineabox.com, il nous a paru intéressant de lancer une campagne de recrutement de nouveaux abonnés avant les fêtes de fin d’année.  »

Le marché de la vente de vins par abonné est-il une bonne idée pour booster l’e-commerce du vin?

Votre avis nous intéresse

Le mieux est encore de demander aux abonnés potentiels ce qu’ils pensent d’une telle formule. A vous de nous le dire en répondant au sondage ce dessous.

Montesquieu vigneron..

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Château de La Brède (blanc) à gauche et l’Esprit de la Brède (rouge) à droite

Le Château de La Brède aux portes de Bordeaux est avant tout la maison natale de Montesquieu. Récemment distingué « Maison des illustres » , ce domaine est aussi un vignoble en renaissance.

On connait Montesquieu, auteur de l’Esprit des Lois, penseur politique du XVIII ème siècle. On connait moins  Charles Louis de Secondat Baron de La Brède et de Montesquieu, vigneron curieux et novateur doublé d’un commerçant avisé de ses vins. Distingué « Maison des illustres« , un label décerné  par le Ministère de la Culture et de la Communication le 14 septembre, la demeure de l’illustre penseur  met aujourd’hui  sa notoriété au service du château de La Brède, l’exploitation viticole.

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