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Philippe Meyer sauvera-t-il l’aimable Fanchon

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(sur l'air de FANCHON)  Amis, il faut faire quelque chose J'entrevois l'ombre de l'oubli  Planer sur tous les chants qui osent   Vanter le vin comme un ami (refrain)  Ah que vous pourriez pt'ête m'aider  A  financer un p'tit CD  Qu'aurait le mérite et la gloire  De sauver les chansons à boire Qu'aurait le mérite et la gloire  De sauver les chansons à boire.  Qu'aurait et le mérite et la gloire De sauver les chansons à boire.  Oui, tous les chants à boire

(sur l’air de FANCHON)
Amis, il faut faire quelque chose
J’entrevois l’ombre de l’oubli
Planer sur tous les chants qui osent
Vanter le vin comme un ami
(refrain)
Ah que vous pourriez pt’ête m’aider
A financer un p’tit CD
Qu’aurait le mérite et la gloire
De sauver les chansons à boire
Qu’aurait le mérite et la gloire
De sauver les chansons à boire.
Qu’aurait et le mérite et la gloire
De sauver les chansons à boire.
Oui, tous les chants à boire

« La prochaine fois je vous le chanterai! »C’est par cette promesse chaque semaine renouvelée que Philippe Meyer partage sa passion de la chanson avec les auditeurs de France Inter. Invité il y a peu à Bordeaux à participer à un colloque consacré à la place du vin dans la société, le journaliste et homme de lettres anima en direct, et non sans malice, une séquence de son cru dédiée aux chansons à boire. Tout à la jovialité de son entreprise, il conclut son propos en lançant un appel aux gens du vin pour qu’ils soutiennent le financement d’un enregistrement afin de ressusciter ces chants à boire en leur offrant des interprètes dignes de ce nom. Retour sur ce colloque bordelais et sur l’appel à sauver Fanchon, qui quoique bonne chrétienne, fut, ne l’oublions pas, baptisée avec du vin!

Nous étions très nombreux, l’autre jour à Bordeaux. Le Grand Théâtre à deux pas, la Garonne à un souffle. Très nombreux pour assister à la grand’messe VinoBravo où sociologues, historiens, économistes, avocats, médecins et j’en passe nous livrèrent tour à tour et sans tabou ce que le vin a de bon, et même de très bon, mais aussi ce qu’il a de moins bon, et parfois de dangereux. Du vin que l’on boit par plaisir pour « faire société » à la boisson devenue prison dans l’addiction alcoolique, on navigua tout le jour entre deux rives. Tantôt attirés par l’image sympathique du buveur rabelaisien, bon vivant et jouisseur truculent, tantôt effrayés par celle de l’alcoolique, repoussoir social, hideux fauteur de troubles menaçant l’ordre public. Ballotées aussi entre l’énoncé rassurant des bienfaits du French Paradox et celui effroyable des méfaits de l’alcool. On nous servit aussi en fin de journée un florilège des interdictions prononcées par la justice française dans son refus de voir afficher des messages conviviaux à propos le vin. Exit le partage amical. Exit l’art de vivre. Exit les instants conviviaux. Ainsi condamné et dépouillé de ses plus beaux atours, le vin devrait donc se montrer si discret qu’on en viendrait aisément à le soupçonner de tous les maux. A ce stade de la journée, courbant l’échine devant tant d’interdits et de mises en garde, l’auditoire assommé se prit donc à douter. La perplexité se lisait sur les visages affligés. Mais les sourires éteints reprirent de l’éclat et les bustes se redressèrent lorsque Philippe Meyer, sourcil malicieusement retroussé et balançant discrètement du chef; nous livra sa joyeuse sélection de « chansons à boire ». A sa mine satisfaite de collégien facétieux après quelque bonne farce, on devinait le plaisir que l’homme de lettres prenait à savourer ces couplets. Attirant notre oreille sur la douce mélodie de l’aimable Fanchon, qui aime tant rire, qui aime tant boire, il s’attrista cependant que ce vibrant hommage rendu au savoir vivre de la belle fût trop souvent « enregistré avec une vulgarité qui n’a d’égal que celui des corps de garde! » Et de proposer comme remède, un enregistrement « avec des gens qui savent ce qu’est un texte ». Concluant son propos, il appela les professionnels du vin à financer cette reprise de répertoire. A bons entendeurs!